Le Mythe puissant de la Pédophilie

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La pédophilie
Outreau c'est trop !

 N ul français n'aura ignoré, pour peu qu'il s'intéresse même modérément aux informations, qu'il y eut, dans les premières années du XXI° siècle, une «catastrophe judiciaire», celle dite «affaire d'Outreau». Loin que ce fut la seule – point de grands mots, disons que ce ne fut pas le seul cas où l'on vit un comportement de l'appareil judiciaire ressemblant très fort à l'erreur du même épithète – mais c'est du moins la seule sur laquelle les médias se répandirent de mois en mois puis d'années en années presque sans désemparer. Et pourquoi celle-là ? Parce qu'elle rassemblait tous les éléments qui font les «grandes affaires», celles qui parviennent à fédérer l'ensemble des médiateurs sur l'idée que cette affaire est une affaire révélatrice des dysfonctionnements d'un peu tout. Sauf des médias… Enfin, pour eux c'est moins clair: certains médiateurs ne manquent pas de relever que «les médias» ont une responsabilité dans la chose, mais d'une part elle est tenue pour secondaire ou mineure, de l'autre elle est «excusée» par le fait des dysfonctions réelles ou supposées d'autres segments de la société, enfin elle est relativisée par la supposée «nécessité d'informer sur […]» (ici, “la pédophilie”).

Le titre de cette page reprend un morceau d'une phrase prononcée par le procureur de la République qui eut à requérir dans cette affaire. Voici toute la phrase: «Je ne vois qu'une seule explication, celle du mythe puissant de la pédophilie qui se serait auto-alimenté par les indications des uns et des autres et par l'incapacité de tout un système à poser cette analyse». Je crois que ce procureur a raison: la “pédophilie” est un mythe, et ce mythe est puissant. Mais, imaginons qu'une autre affaire de cette nature lui échoie, agira-t-il autrement ? Probablement non. En fait, on en a eu la démonstration récemment: le même tribunal de Saint-Omer eut à traiter une affaire très similaire récemment, et “en bonne logique” la géra à-peu-près de la même manière. Dans cette seconde «affaire d'Outreau», il semble que le cas soit plus assuré, mais ça n'a guère d'incidence: que peut faire un tribunal confronté au soupçon d'une affaire de “pédophilie” ?